Loi sur la facturation : quelles sont les règles et les obligations ?

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La jungle des factures vous file des sueurs froides ? Pas de panique, dans cet article, nous allons décortiquer ensemble les règles et obligations de la loi sur la facturation. On vous dévoile ici tout ce qu’il faut connaître pour une conformité sans faille, entre mentions obligatoires jusqu’aux réglementations, des échéances. Soyez prêt à devenir expert de la loi facturation.

Mentions obligatoires sur les factures

Éléments indispensables pour la conformité

Le Code du commerce et la directive européenne 2020/284 encadrent des règles précises concernant les mentions légales à faire figurer sur vos factures. Ces informations constituent le socle pour qu’un document soit en règle. Mais concrètement, quelles sont ces mentions légales obligatoires ? Comment être sûr de bien respecter le décret n°2022-1299 ?  

Voici les éléments-clés des mentions obligatoires que vous devez absolument mettre sur vos factures pour être conforme à la loi : 

  • Numéro SIREN client : Précisez systématiquement le numéro SIREN de votre client. Cette mention permet d’identifier facilement et d’assurer le traitement administratif. Son inscription est désormais obligatoire pour les documents émis depuis 2024.
  • Type d’opération : Spécifiez explicitement si l’opération est une vente de marchandises ou une réalisation de services ou les deux. Cette précision facilite le classement de la transaction. 
  • Garanties légales : Mentionnez impérativement l’applicabilité et la période couverte par la garantie légale obligatoire concernant les produits durables. Il s’agit d’une obligation cruciale pour informer le client de ses droits. 
  • Adresse de livraison : N’oubliez pas d’indiquer l’adresse de livraison lorsqu’elle diffère de l’adresse de facturation. Cela est particulièrement utile lorsque vous livrez sur un site différent du siège de l’établissement principal du client. 
  • TVA sur débit : Signalez sans ambiguïté si vous avez choisi d’acquitter la TVA sur les débits. Cette précision s’avère indispensable pour le traitement comptable de la TVA par votre client.

En intégrant rigoureusement ces éléments, vous pouvez être sûr que vos factures sont en règle et vous prévenez d’éventuels litiges. Les sociétés doivent parallèlement s’adapter aux nouvelles obligations. 

C’est par exemple le cas lorsque l’adresse de livraison diffère de celle de facturation et la mention de l’option pour la TVA sur les débits. 

Ces évolutions progressives qui s’installent progressivement entre 2024 et 2027 visent principalement à renforcer la clarté des échanges et à rationaliser la gestion de la TVA pour l’ensemble des acteurs économiques français.

La moindre omission peut avoir de grosses conséquences.  Avec une facture sans numéro d’identification TVA, vous risquez d’ouvrir la boîte de Pandore à un contrôle fiscal.  Il est important d’être vigilant et de contrôler scrupuleusement vos documents pour écarter tout risque.  

Délais légaux et modalités de paiement

Réglementation des échéances

Les articles L441-6 à L441-10 du Code de commerce sont la référence absolue pour tout ce qui concerne les délais de paiement et les pénalités de retard. Ces textes constituent le fondement juridique de la réglementation des échéances en matière de facturation. Il est donc primordial de les maîtriser pour une gestion apaisée de votre entreprise. 

La loi fait une différenciation nette entre les transactions B2B (entre entreprises) et B2C (avec les consommateurs). Le délai légal de règlement d’une facture est de 60 jours à partir de la date d’envoi de celle-ci.

En cas de retard de paiement, des pénalités sont applicables. Leur montant se calcule sur la base du taux de la BCE majoré de dix points. Ces pénalités visent à indemniser le préjudice subi par le créancier. Il vaut mieux donc respecter les délais pour éviter ces frais supplémentaires.

Gestion des litiges

En cas de non-paiement, la mise en demeure formelle est l’étape incontournable à suivre. Elle permet de rappeler à votre client ses obligations et d’enclencher une procédure à l’amiable. Une gestion méthodique de ces démarches est essentielle pour votre trésorerie et commence dès l’émission de la facture clients, document central dans toute procédure de recouvrement.

Les médiateurs de crédit agréés peuvent apporter leur expertise pour trouver un accord à l’amiable lorsqu’un litige survient. Leur rôle est de rétablir le dialogue entre les parties et de proposer des solutions équitables des deux côtés. Cette solution est pertinente avant de se lancer dans des procédures judiciaires longues et coûteuses, puisqu’elles peuvent faciliter la reprise du dialogue et la recherche d’un compromis acceptable.

Mais attention : les créances commerciales ont un délai de prescription de cinq ans. Concrètement, cela signifie que vous avez 5 ans pour réclamer ce qu’on vous doit. Passé ce délai votre créance est malheureusement irrécouvrable. Bref, ne tardez pas à agir si vous rencontrez des impayés récurrents.  

Réforme de la facturation électronique

Calendrier d’application

C’est le moment de passer à la facturation électronique.  Après un report, les grands groupes et les ETI devront s’y coller dès 2026. Les PME, quant à elles, auront un peu de répit avec une entrée en vigueur prévue pour 2027.

Il faut tout de même noter que toutes les entreprises ne sont pas traitées de la même manière. Il est important de vérifier si la vôtre est concernée par cette obligation ou si elle peut profiter d’un régime dérogatoire.

Plateformes de dématérialisation partenaires

La dématérialisation des factures passera par des plateformes spécifiques. La DGFiP (Direction Générale des Finances Publiques) va labelliser des PDP (Plateformes de Dématérialisation Partenaires). Ces plateformes auront un rôle clé dans la transmission des données et la conformité fiscale.

L’interopérabilité est importante. Ainsi, Chorus Pro, la plateforme publique et les solutions privées devront pouvoir communiquer entre elles. Cela va faciliter la circulation simplifiée des informations et simplifier la gestion de la facturation pour toutes les entreprises quelle que soit leur taille ou les solutions qu’elles choisissent.   

Des aides financières devraient être mises en place et il vaut mieux se tenir informés sur les dispositifs de soutien pour soulager le coût financier de cette transition vers la dématérialisation. Pour vous accompagner dans cette évolution, profitez de notre essai gratuit de 30 jours et testez une solution conforme, sécurisée et simple à prendre en main.

Exigences techniques

La facturation électronique nécessite le suivi de standards techniques. Les protocoles EDI et l’habilitation eIDAS deviennent incontournables pour assurer la fiabilité et l’intégrité des données échangées. C’est la raison pour laquelle il faut se former avec ces exigences.

Il ne faut pas oublier l’archivage électronique. Vos documents dématérialisés devront être conservés sur une décennie. Implantez un dispositif de stockage fiable et sécurisé afin de répondre à cette exigence réglementaire, car la gestion de ces données reste absolument stratégique pour votre structure.

Obligations sectorielles spécifiques

La loi facturation est taillée sur mesure pour chaque secteur. Par exemple, pour le BTP, il existe des règles bien spécifiques qui encadrent les avoirs et les acomptes. Alors pour rester carré et assurer une conformité optimale, vous devez maîtriser les particularités de votre domaine d’activité. C’est un peu comme un code secret à déchiffrer pour éviter les impairs.

Le secteur médical n’est pas en reste. La facturation médicale passe par les feuilles de soins électroniques et comporte des normes de transmission bien précises. Ces contraintes ont été instaurées pour simplifier les échanges et notamment pour renforcer la sécurité des données. En réalité, on pourrait dire que le secteur médical a mis en place un système pointu et ultra-sécurisé pour que l’échange d’informations se fasse de manière fluide, tout en protégeant les données sensibles au maximum.

L’Europe a aussi apporté ses exigences dans la facturation surtout pour les factures cross-border. Le but est d’harmoniser les pratiques au sein de l’UE tout en facilitant les échanges commerciaux entre les entreprises. L’Europe voulait miser sur l’équipe pour une facturation plus limpide et opérationnelle.

Transition vers la dématérialisation

Étapes de migration

La dématérialisation se prépare alors, autant s’y mettre. Pour bien démarrer, un audit de vos processus actuels représente la première étape incontournable. Ensuite, il faudra choisir votre PDP (Plateforme de Dématérialisation Partenaire) avec soin. Cette mutation s’avère cruciale pour votre entreprise.

La transition vers la facturation électronique implique également la mise à jour de vos Conditions Générales de Vente. Assurez-vous surtout qu’elles soient en conformité avec les nouvelles règles du jeu. Autre point essentiel : formez vos équipes à ces nouveaux outils comme aux procédures associées.

N’oubliez pas non plus les règles à connaître pour une facture rectificative, car même dans un environnement numérique, les erreurs doivent être corrigées selon des modalités précises.

Avant de vous lancer, effectuez des tests d’intégration avec vos partenaires commerciaux. Il vaut mieux prévenir les problèmes techniques pour que la transition vers la facture électronique se déroule sans accroc. Une bonne préparation est la clé du succès.

Financement de la transition

Pour financer votre transition vers la dématérialisation, songez au CIR et aux subventions. Informez-vous systématiquement sur ces aides afin de soulager votre budget.

Saviez-vous notamment que l’amortissement des logiciels de comptabilité peut générer des avantages fiscaux intéressants ? Profitez-en sans tarder pour optimiser votre gestion financière globale pendant cette transition vers la facturation électronique.

Attention : il existe des coûts cachés ! Maintenance et cybersécurité sont des postes à ne surtout pas sous-estimer dans votre budget. Anticipez ces dépenses pour une transition vers la dématérialisation parfaitement maîtrisée.

Bonnes pratiques

Pour une facturation sans erreur, implémentez une double approche : humaine et automatisée. Cette double approche permet de limiter les risques et d’être sûr que vos factures sont bien en conformité.

La traçabilité est nécessaire ! Instaurez des vérifications aléatoires pour vous assurer que vos factures électroniques sont constamment conformes. Ces vérifications permettent de détecter les anomalies et de rectifier rapidement les anomalies.

Pour optimiser vos flux, intégrez surtout la facturation électronique avec vos ERP existants car elle permet une gestion parfaitement centralisée des données comptables et fiscales.

Cas pratiques et jurisprudence

Décisions récentes

Notre jurisprudence évolue constamment ! Une sanction pour numérotation non chronologique (CAA Marseille 2023) montre bien à quel point il est important de se conformer à ces impératifs. La loi facturation est claire : chaque facture doit avoir un numéro unique et séquentiel.  

Les contentieux sur les mentions TVA manquantes sont fréquents. L’absence de ces infos peut conduire au rejet de la déductibilité de la TVA pour le client, d’où l’importance de vérifier scrupuleusement les mentions obligatoires.

La reconnaissance des factures électroniques étrangères s’avère plus ardue. Il appartient aux entreprises de vérifier que ces factures respectent les normes en vigueur dans le pays d’émission pour éviter tout problème fiscal.  

Erreurs fréquentes

L’oubli du numéro SIREN du client reste malheureusement courant. Un format PDF inadapté risque de rendre la facture inutilisable. Ces erreurs peuvent entraîner des retards de paiement et des sanctions fiscales.  

La méconnaissance des règles de conservation constitue un écueil majeur. Elles devront être stockées pendant une durée minimale de 6 ans. Implémentez plutôt un système d’archivage fiable et sécurisé permettant de respecter cette obligation.  

L’utilisation de signatures non qualifiées présente un vrai danger. Seules les signatures qualifiées assurent l’authenticité et l’intégrité de la facture. Utilisez des outils conformes lors de l’émission sans risque.

Par ailleurs, une mauvaise compréhension des documents commerciaux peut créer des confusions : connaître les différences entre une facture proforma et un devis permet d’éviter les malentendus et de garantir une communication claire avec les clients.