La facture dématérialisée : la loi, les dates et les avantages

12 minutes

Loi sur la facture dématérialisée

La facture dématérialisée est obligatoire dès 2026 : êtes-vous prêt à relever le défi avant le délai fatidique ? Cette réforme imposée par la loi sur la facture dématérialisée bouleverse les pratiques des entreprises, avec des sanctions financières en cas de non-conformité. Découvrez comment anticiper cette transition en maîtrisant les formats acceptés notamment la Factur-X, en intégrant les nouvelles mentions obligatoires comme le SIREN client, et en choisissant entre le Portail Public de Facturation (PPF) ou les Plateformes de Dématérialisation Partenaires (PDP). Optimisez vos processus internes pour une transition réussie, évitez les erreurs coûteuses et sécurisez vos flux grâce à une signature électronique qualifiée, tout en préparant vos équipes à cette évolution incontournable.

La généralisation de la facture électronique : une réforme majeure pour les entreprises

Savez-vous que les factures en papier et les fichiers PDF classiques entre entreprises vont progressivement disparaître ? À partir du 1er septembre 2026, la facture électronique deviendra obligatoire pour toutes les entreprises assujetties à la TVA en France. Cette réforme, inscrite à l’article 26 de la loi de finances rectificative pour 2022, marque un tournant décisif dans la numérisation des processus fiscaux.

Cette évolution s’inscrit dans une volonté de moderniser la facturation et la TVA, en renforçant la transparence et le contrôle des échanges commerciaux entre entreprises.

Quatre avantages majeurs justifient cette transition. La priorité est donnée à la lutte plus efficace contre la fraude à la TVA, un fléau qui coûte des milliards d’euros à l’État chaque année. Les entreprises bénéficieront d’une simplification des obligations déclaratives via un pré-remplissage automatisé des déclarations de TVA, limitant les erreurs humaines.

L’amélioration de la compétitivité sera concrétisée par des délais de paiement raccourcis et une réduction des charges administratives. Enfin, l’État disposera d’une vision en temps réel de l’activité économique pour des politiques publiques ajustées.

Concrètement, la mise en œuvre s’échelonne sur deux étapes clés. Dès septembre 2026, toutes les entreprises devront recevoir des factures électroniques, tandis que les grandes entreprises et les ETI devront déjà les émettre. Les PME, TPE et micro-entreprises bénéficieront d’un délai supplémentaire jusqu’en septembre 2027 pour s’adapter. Ce calendrier, fixé par l’article 91 de la loi de finances 2024, remplace les dates initiales pour une application progressive et réaliste.

Au-delà des objectifs fiscaux, cette réforme profite à l’environnement en réduisant la consommation de papier et l’empreinte carbone liée au transport postal. Les entreprises gagnent en efficacité grâce à l’automatisation des processus, améliorant ainsi leur trésorerie et leur gestion financière. En somme, cette réforme conjugue les obligations légales et les bénéfices concrets pour le tissu économique.

Facture dématérialisée loi et obligation

Quel est le calendrier d’application de la facture électronique obligatoire ?

Le calendrier initial de mise en place de la facture électronique a été modifié par l’article 91 de la loi de finances pour 2024. Désormais, la réforme s’applique en deux étapes : une obligation de RECEVOIR les factures au format numérique pour toutes les entreprises à partir du 1er septembre 2026, puis une obligation d’ÉMETTRE progressivement selon la taille des organisations.

Calendrier de mise en œuvre de la facturation électronique obligatoire
Date d’échéanceObligationEntreprises concernées
1ᵉʳ septembre 2026Obligation de RECEVOIR les factures au format électroniqueToutes les entreprises (Grandes entreprises, ETI, PME, micro-entreprises)
1ᵉʳ septembre 2026Obligation d’ÉMETTRE les factures au format électronique (e-invoicing) et de transmettre les données (e-reporting)Grandes Entreprises et Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI)
1ᵉʳ septembre 2027Obligation d’ÉMETTRE les factures au format électronique (e-invoicing) et de transmettre les données (e-reporting)Petites et Moyennes Entreprises (PME) et micro-entreprises

Ce dispositif vise à simplifier les démarches administratives, renforcer la lutte contre la fraude à la TVA et améliorer la compétitivité des organisations. La facture électronique réduit les délais de paiement, diminue les erreurs humaines et facilite la traçabilité des transactions.

Les entreprises devront utiliser une plateforme de dématérialisation partenaire (PDP) ou le portail public de facturation pour respecter ces obligations, sous peine d’amendes pouvant atteindre 15 000 € par an en cas de non-conformité.

Qui est concerné par la nouvelle loi sur la facture dématérialisée ?

La facture dématérialisée loi transforme en profondeur les obligations des entreprises françaises. Cette réforme vise à moderniser les échanges commerciaux tout en renforçant la transparence fiscale. Mais qui est réellement concerné par la nouvelle loi sur la facture dématérialisée ? Découvrez le périmètre des entreprises assujetties, les opérations commerciales visées et le champ d’application géographique de cette évolution majeure pour la gestion comptable et administrative.

Le périmètre des entreprises assujetties

La nouvelle législation s’applique à toutes les entreprises assujetties à la TVA en France, y compris les micro-entrepreneurs bénéficiant du régime de la franchise en base de TVA. Un assujetti à la TVA est une personne physique ou morale exerçant une activité économique indépendante habituelle, qu’elle perçoive ou non de TVA.

Cela inclut les professionnels libéraux, les artisans, ou encore les commerçants, même s’ils n’émettent pas de TVA. Les entreprises non redevables de la TVA pour certaines opérations restent soumises à l’obligation de réception de factures électroniques.

Les opérations commerciales visées

L’obligation de facturation électronique couvre toutes les opérations d’achats et de ventes de biens et/ou de prestations de services entre entreprises assujetties à la TVA en France. Les acomptes et livraisons de biens situés en France métropolitaine ou DOM (Guadeloupe, Martinique, La Réunion) sont concernés.

Pour se conformer à cette réglementation, les entreprises doivent adopter une solution de dématérialisation des factures adaptée à leurs besoins, capable de gérer l’émission, la réception et la transmission sécurisée des données fiscales.

Les opérations exonérées de TVA selon les articles 261 à 261 E du Code général des impôts (la santé, l’enseignement, l’immobilier, etc.) échappent à l’e-invoicing, mais restent soumises à l’e-reporting pour les flux de données fiscaux. Les ventes aux particuliers ou hors UE relèvent exclusivement du reporting électronique.

Le champ d’application géographique

La réforme s’étend à la France métropolitaine, la Guadeloupe, la Martinique et La Réunion, où la TVA est applicable. Les autres territoires (Guyane, Mayotte, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, etc.) ne sont pas directement soumis à l’e-invoicing.

Cependant, les transactions entre ces zones et les entreprises des territoires couverts doivent tout de même faire l’objet d’un e-reporting. Cette distinction garantit une traçabilité fiscale des flux transfrontaliers, même pour les opérations impliquant des acteurs situés dans des zones non couvertes par l’obligation de facturation électronique.

nouvelle loi sur la facture dématérialisée

E-invoicing et e-reporting : comprendre la double obligation

La réforme de la facturation en France repose sur deux piliers : l’e-invoicing et l’e-reporting. Ces obligations visent à moderniser la gestion fiscale, réduire la fraude et simplifier les démarches. Les entreprises doivent distinguer ces mécanismes pour anticiper leur mise en œuvre.

Au-delà de la lutte contre la fraude, ces mesures permettront de réduire les délais de paiement et d’automatiser les déclarations fiscales via un pré-remplissage des formulaires.

L’e-invoicing : la facturation électronique pour les transactions B2B

L’e-invoicing impose l’échange de factures électroniques structurées entre entreprises assujetties à la TVA en France. Cela concerne les ventes de biens ou services B2B domestiques, comme les livraisons de biens ou les prestations de services entre entreprises françaises.

Les factures doivent respecter des formats standardisés, tels que UBL (Universal Business Language) ou PEPPOL, et inclure des mentions obligatoires : le SIREN du client, l’adresse de livraison (si différente de celle de facturation), ainsi que la nature de l’opération (biens/services).

À partir du 1er septembre 2026, les grandes entreprises et ETI devront émettre ces factures via des plateformes agréées comme Chorus Pro ou le Portail Public de Facturation. Les PME et les micro-entreprises suivront en 2027.

L’objectif est de fluidifier les échanges et de sécuriser les données fiscales via des plateformes validées par la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP). Les factures devront être conservées numériquement pendant 6 ans.

L’e-reporting : la transmission des données pour les autres transactions

L’e-reporting concerne les opérations non couvertes par l’e-invoicing. Il s’agit de transmettre des données de facturation à l’administration fiscale. Étroitement lié au dispositif d’e-reporting facturation électronique, ce processus complète la réforme de la facture dématérialisée en assurant la transmission automatique des informations fiscales. Cela inclut :

  • Le B2C : ventes aux particuliers ou à des non-assujettis (ex. associations)
  • Les transactions internationales : échanges avec des entreprises hors de France (exportations, importations)
  • Les opérations exonérées de TVA (sauf option pour son application)

Les grandes entreprises doivent s’y conformer dès 2026, les PME en 2027. Les données transmises incluent le montant hors taxe, la TVA, le taux appliqué, le SIREN du client et la date de facturation.

Cette obligation permet de surveiller les flux économiques en temps réel, réduisant les risques de fraude et facilitant le pré-remplissage des déclarations fiscales. Les transmissions s’effectuent via des plateformes agréées ou le portail public, avec des fréquences adaptées aux régimes fiscaux (mensuel, bimestriel).

Ce qui change concrètement sur vos factures

La réforme de la facturation électronique entre en vigueur progressivement à partir de 2026. Les entreprises assujetties à la TVA devront adopter des formats structurés pour émettre et recevoir des factures.

L’objectif est de lutter contre la fraude fiscale, simplifier les démarches et moderniser les échanges B2B. Les grandes entreprises et ETI devront s’adapter dès 2026, les PME et micro-entreprises en 2027. Voici les principaux changements à intégrer.

Le format : la fin du PDF simple

À partir de 2026, les PDF classiques envoyés par e-mail ne seront plus valides. Les formats acceptés : Factur-X (hybride PDF/XML), UBL (XML pur) et CII (standard européen). Factur-X, principal format utilisé en France, combine un PDF lisible pour les humains et des données XML interprétées par les logiciels.

Ces formats assurent l’intégrité des données, réduisent les erreurs de saisie et permettent un traitement automatisé. Les entreprises devront utiliser une plateforme de dématérialisation partenaire (PDP) agréée comme Chorus Pro pour l’échange.

Les nouvelles mentions obligatoires à ajouter

Outre les mentions habituelles (SIREN, TVA, dates), les factures devront inclure :

  • Le numéro SIREN du client : pour une identification fiable et éviter les doubles facturations frauduleuses.
  • L’adresse de livraison des biens si différente de celle du destinataire : pour vérifier la réalité des transactions.
  • La nature de l’opération : « Livraison de biens », « Prestation de services » ou « Opération mixte ».
  • La mention « Option pour le paiement de la taxe d’après les débits » si applicable.

Ces obligations renforcent la traçabilité et facilitent le contrôle fiscal. Par exemple, préciser l’adresse de livraison permet de détecter les flux anormaux. Les entreprises doivent anticiper en adaptant leurs logiciels de gestion et en vérifiant la conformité de leurs partenaires pour éviter les blocages administratifs ou les amendes pouvant atteindre 7 500 € par non-respect.

Facture dématérialisée loi

Comment les factures électroniques seront-elles échangées ?

La facture dématérialisée loi redéfinit la manière dont les entreprises échangent leurs documents comptables. Grâce aux plateformes de dématérialisation, les factures électroniques circuleront de façon fluide, sécurisée et conforme aux exigences légales. Cette nouvelle organisation garantit non seulement la sécurisation des données, mais aussi la conservation optimale des factures, assurant une transition numérique maîtrisée et conforme aux obligations imposées par la réforme.

Le rôle central des plateformes de dématérialisation

À partir de 2026, les entreprises ne pourront plus s’échanger des factures par email ou via des formats PDF non structurés. La facture dématérialisée devient alors la norme et le Portail Public de Facturation (PPF) ainsi que les Plateformes de Dématérialisation Partenaires (PDP) deviennent les seuls canaux autorisés.

Le PPF, géré par l’État, offre une solution gratuite, mais limitée à la transmission des données fiscales. Les PDP, opérateurs privés certifiés, proposent des services élargis comme l’intégration avec les systèmes ERP ou l’archivage sécurisé.

Le choix de la plateforme est critique : chaque entreprise doit s’inscrire auprès d’un acteur immatriculé par l’administration fiscale. Une PME peut utiliser une PDP différente de celle de son client, grâce à l’annuaire centralisé du PPF qui achemine les flux. Les plateformes certifiées garantissent la conformité légale et la compatibilité entre les formats (UBL, CII, Factur-X).

La sécurisation et la conservation des factures

Les factures électroniques doivent être protégées par une signature électronique qualifiée ou un cachet électronique, comme l’exige le décret du 16 mai 2023. Ces mécanismes assurent l’authenticité de l’émetteur et l’intégrité du document. En cas de contrôle, une facture non sécurisée expose à une amende de 15 € par document, plafonnée à 15 000 € par an.

Dans le cadre des obligations de dématérialisation des factures, les entreprises doivent également garantir la traçabilité et la sécurité de leurs échanges pour répondre aux exigences légales.

Concernant la conservation, les entreprises sont tenues de conserver les factures électroniques pendant 6 ans pour les obligations fiscales et 10 ans pour les obligations comptables. Cette double durée impose un archivage structuré, garantissant la lisibilité et l’intégrité des documents.

Les plateformes PDP, souvent dotées de certifications ISO 27001 ou SecNumCloud, simplifient cette conformité en offrant des solutions d’archivage sécurisé.

Comment préparer votre entreprise à cette transition obligatoire ?

La facture électronique est un enjeu majeur. Un retard entraîne des coûts imprévus, le prix d’une solution PDP varie selon le volume et la complexité, et l’adaptation du logiciel nécessite l’analyse des flux.

Par exemple, une entreprise avec un volume élevé de factures devra prévoir des coûts supplémentaires pour une solution évolutive. Anticiper ces étapes évite les surcoûts liés à la précipitation :

  1. Identifier et cartographier vos flux (achats, ventes, clients) permet de distinguer les opérations soumises à e-invoicing entre entreprises assujetties de celles relevant de l’e-reporting pour les transactions avec des non-assujettis.
  2. Mettre à jour les données clients en vérifiant le numéro SIREN pour tous les clients professionnels. En cas d’absence, utilisez un système de vérification automatisé, des relances structurées ou un outil de contrôle en ligne en amont.
  3. Choisir sa plateforme de dématérialisation (PDP) en comparant intégration ERP, coûts et fonctionnalités (automatisation, traçabilité). Les PDP varient selon les besoins, et une PME peut privilégier une solution SaaS pour limiter les coûts d’infrastructure.
  4. Adapter ses processus internes pour générer, recevoir et archiver des factures au format UBL, CII ou Factur-X, en acquérant un logiciel compatible ou en mettant à jour votre système, avec l’aide éventuelle d’un prestataire qualifié pour accélérer la conformité.
  5. Former ses équipes (comptabilité, ADV) aux nouvelles procédures réduit les erreurs et optimise l’efficacité pour les mentions obligatoires (SIREN, adresse de livraison). De courtes formations ciblées assurent un apprentissage rapide.

En anticipant ces étapes, les entreprises gagnent en efficacité. Le passage à la facture électronique réduit jusqu’à 90 % du coût de traitement des factures, passant de 14 à 20 euros par facture papier à 0,40 à 0,45 euro pour une facture électronique. Ces économies, couplées à une baisse des délais de paiement, transforment une obligation réglementaire en avantage compétitif.

Quelles sont les sanctions en cas de non-respect de la loi ?

Les entreprises doivent respecter les obligations de facturation électronique (e-invoicing). Elles doivent aussi transmettre leurs données fiscales (e-reporting). Si elles ne le font pas, elles encourent des sanctions financières. Dès l’entrée en vigueur des nouvelles règles, des amendes s’appliqueront automatiquement.

Les grandes entreprises et ETI devront respecter les normes à partir de septembre 2026, les PME et les TPE à partir de septembre 2027. Une tolérance existe pour la première infraction, mais les contrôles s’intensifient par la suite.

Pour le défaut d’e-invoicing, une amende de 15 € par facture non conforme est prévue, plafonnée à 15 000 € par an. Concernant l’e-reporting, le non-respect entraîne une pénalité de 250 € par transmission manquante, avec un plafond identique.

Les entreprises non conformes subissent des retards de paiement. Elles affrontent des risques accrus de contrôle fiscal. Elles perdent la confiance de leurs partenaires commerciaux. Anticiper les échéances reste donc la meilleure stratégie pour éviter ces coûts imprévus.

La généralisation de la facture électronique transforme les entreprises. Elle aide à lutter contre la fraude fiscale. Elle simplifie les démarches et renforce la compétitivité. Encadrée par la loi sur la facturation électronique, cette réforme modernise le cadre fiscal français et aligne les pratiques des entreprises sur les exigences numériques actuelles. Les entreprises doivent anticiper cette transition en adaptant leurs outils pour éviter les pénalités.